Gestion du Stress Stéphane Cellier Psychothérapeute Gestion du stress : Perte de contrôle de soi, de ses capacités ou de son action sur l'environnement.

Le stress est une réponse, à l’intérieur de l’individu, au niveau nerveux et au niveau physiologique qui est souvent initialisée par une situation extérieure ou intérieure qu’une personne doit vivre et qu’elle a du mal à contrôler.

Il existe différents domaines où il peut y avoir du stress. L’on considère qu’il y a un stress positif à partir du moment où il amène à l’action, et un stress négatif à partir du moment où celui-ci amène à une inhibition de l’action. Et c’est cette inhibition de l’action qui pose une difficulté pour celui qui la vit.

L’on peut constater différents symptômes, de la légère tension quand il est encore gérable à des tensions physiologiques, musculaires plus exacerbées. Cela peut être aussi un désordre dans la pensée, dans l’organisation des idées. Physiquement cela peut aller jusqu’à des tremblements, des douleurs abdominales, des complications de respiration, des vomissements et jusqu’à l’évanouissement pour sortir de la situation de stress.

Dans la réalité physiologique, ces manifestations du stress peuvent atteindre des degrés divers selon les situations. Mentalement, cela peut provoquer des troubles d’organisation de la pensée, d’organisation des objectifs, jusqu’à même ne plus savoir ce qu’on veut faire, jusqu’à ne plus pouvoir accéder à des savoirs, à des connaissances ou à des savoir-faire.

Donc, le stress est un générateur de troubles de la conscience de soi, mentaux ou physiologiques. Il est donc un indicateur important chez une personne lui signalant qu’elle doit chercher ce qu’elle a à faire, à comprendre, à gérer vis-à-vis d’elle-même pour retrouver un état d’équilibre. Le stress est essentiellement un système d’informations vis-à-vis de l’équilibre de la personne.

Gestion du stress

L’on peut réduire cet état de stress, de fébrilité et d’inconfort par des prescriptions médicamenteuses qui peuvent effectivement avoir pour effet à court terme que ces personnes ne ressentent plus ce stress ou en tout cas qu’elles ne soient plus en contact avec lui. Paradoxalement, ces prescriptions peuvent lui faire perdre certaines de ses capacités, ce qui peut être aussi générateur de stress. Il est important pour la personne qu’elle puisse réorganiser différents processus d’elle-même pour qu’elle puisse effectivement être à nouveau actrice de sa propre réalité.

Par exemple, elle peut apprendre - et c’est ce que nous remarquons quand nous agissons et que nous permettons la gestion du stress - en premier lieu, à réorganiser les représentations mentales de l’action à produire. Dans sa tête, dans son imaginaire, elle apprend à se faire une représentation pertinente, en fonction de ses capacités, pour pouvoir agir sur ses représentations mentales, en évitant d’y introduire des paramètres de risques, ce qui augmenterait le stress. Cela lui permet de rester actrice de sa réalité, tant que faire se peut, de continuer à agir dans sa réalité sociale en évitant de subir ce stress de la réalité extérieure, même s’il y a un contexte social qui détermine sa situation et qui est générateur de stress.

 

Très souvent quand il y a stress, il y a distorsion du temps et de l’espace : ce qui « normalement » dans une action faite dans un rythme sans stress, permet une séquentialisation et une notion de temporalisation fluides, amenant la personne à s’engager dans chaque étape avec cette même fluidité.

Quand il y a du stress, la notion du temps et de l’espace est compressée dans la représentation mentale de la personne. Elle voit tout ce qu’il y a à faire, mais elle ne voit plus les espaces qui séparent les choses qu’il y a à faire et cela est générateur de stress. Il lui suffit de réapprendre à gérer l’espace et le temps, quitte à utiliser un agenda, à mettre des positions.

Par exemple, quand une femme vient d’avoir un enfant, elle a une nouvelle réalité à gérer dans sa réalité déjà existante. Ce qui génère le stress, c’est qu’elle n’a pas mis dans son espace temps, l’espace temps de cette gestion-là. Quelqu’un qui prend un nouvel emploi à des choses différentes à faire. Il n’a pas pris l’habitude de mettre dans son temps et dans son espace toutes les choses qu’il a à faire, ce qui fait qu’il en ramène chez lui le soir et qu’il est stressé de ne pas pouvoir les faire.

Quand l’intégrité d’une personne a été atteinte, permettre à cette personne de réaffirmer sa confiance en son aptitude de gestion de ses comportements et de ses processus mentaux, est très important. Il suffit parfois de la mettre dans l’attention de regarder les résultats de ce qu’elle fait. Très souvent, quand une personne est en situation de stress, elle n’arrive plus à discerner ce le résultat de son action. Ce qui implique que, ne voyant pas de résultat à son action, elle génère encore plus de stress.

Aider à gérer le stress des étudiants signifiera peut être aussi de leur permettre d’apprendre à gérer différemment leur savoir. Au lieu d’avoir un savoir linéaire, une espèce d’amalgame de connaissances, ils apprendront à avoir des outils pour eux-mêmes qui leur permettront d’aérer leurs connaissances, d’aérer l’organisation de leurs connaissances. Ce qui, de ce fait, sera bien moins générateur de stress.